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Xelias
2 décembre 2007

De l'Autre Côté, Fatih Akin (2007)

Au début, je me suis dit : "Qu'est-ce que c'est que ce film ?" Une réalisation très sobres, une psychologie rudimentaire, un jeu d'acteur presque inexistant... Ca commençait mal. Puis je me suis laissé entraîner, non pas tant par l'histoire que par le mouvement général du film. Malgré un scénario plutôt échevelé, la sobriété de la réalisation évite le mélodrame pour concentrer l'attention sur le récit, sur la lente construction de ce récit tout en miroirs entre l'Allemagne et la Turquie et entre trois relations filiales (un père turc et son fils professeur de littérature allemande, une mère turque prostituée et sa fille révolutionnaire (et lesbienne), une mère allemande et sa fille amoureuse de la jeune révolutionnaire). Ce jeu de croisements, de destins symétriques, d'imbrications de quêtes politiques, identitaires, amoureuses et filiales est parfois trop mécanique, trop évident (les cercueils !!) mais il rend compte d'un véritable effort de "mise en récit". L'important, ce ne sont pas les émotions mais la (re)construction d'une identité contemporaine à travers ces destins. Une identité, ce sont certes des "racines" mais surtout une histoire qui met ces racines en jeu et en mouvement jusqu'à la personne en question. De l'Autre Côté est un peu ce récit fondateur qu'une certaine jeunesse germano-turque cherche à se raconter pour affirmer de manière stable leur identité par définition instable. Et d'une certaine manière, cela vaut pour toute l'Europe. (En France, on a eu le très beau film de Karim Dridi, Bye-Bye (et beaucoup d'autres depuis, plus sur le Maghreb).
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Xelias
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