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Xelias
10 novembre 2008

Patrick Bastardoz

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Patrick : Par là, par, euh, comment dire ?, euh, par ce que j’aime en peinture, tout simplement. J’aime beaucoup la peinture hollandaise, et c’est vrai qu’il y a toujours plein de choses qui trottent un peu dans ma tête. (…) Voilà, après, ce que je veux aussi, c’est qu’il y ait de la lumière qui sorte du tableau par le contrejour. Oui voilà pour ça, c’était le projet, maintenant… Sombre… Moi j’espère qu’ils sont pas tristes.

Elle : Nan j’dis pas, j’pense un peu… Sérieux mais aussi… Pas triste. Il faudrait un mot entre les deux, en fait.

Patrick : Oui entre les deux, oui. Oui je préfère ça. C’est pas non plus, je veux pas qu’il y ait…

Moi : Mélancolique ?

Patrick : Ouais, mélancolique.

Elle : Pas mélancolique, c’est un peu… sombre, en fait.

Patrick : Romantique.

Moi : Romantique ?

Patrick : Ouais, y’avait un, un des architectes de, de Strasbourg et qui s’appelle, euh, X., et qui m’avait dit qu’il trouvait qu’il y avait quelque chose de romantique. Depuis c’est devenu mon nouvel ami ! (rires) Non mais on plaisante, à chaque fois que je le croise il me dit : “Tu peins les chantiers de façon romantique, je sais pas comment je peux vous dire ça autrement.” Mais oui pourquoi pas ! Moi j’ai surtout envie de m’éclater à peindre. C’est pas tellement de, c’est pas tellement d’être… de raconter des choses précises. Pour moi c’est des sujets de peinture. Moi je m’éclate là-dedans et…

Elle : c’est un réel défi, finalement, de mettre en peinture des chantiers.

Patrick : Ben parfois…

Elle : Parce que quand on dit chantier, on se dit que ça peut vite tourner à quelque chose de… pas ennuyeux mais quelque chose de…

Patrick : Ca peut tourner aussi à une recherche de l’usé, du sale, du détérioré, et ça c’est pas du tout mon propos.

Elle : Ben non, non.

Patrick : Moi c’est toujours des chantiers en devenir.

Elle : Ouais.

Patrick : C’est-à-dire que, ça c’est apparu très très tôt dans mes chantiers, c’est que, au bout de deux ou trois tableaux, très très vite la question s’est posée que… ça risquait pas de tomber dans la ruine, c’est-à-dire le lieu en train de s’autodétruire. Et ça ça ne m’intéresse pas du tout. Il faut que ce soit un lieu en… Avec quelque chose de, de…beaucoup plus… donc les grues jouent beaucoup aussi par rapport à ça. Sans les grues on n’aurait pas forcément le même, la même optique. Et pour moi ça compte aussi. Ca amène du, ça amène un mouvement aussi, ça amène une dynamique dans les lieux, il se passe quelque chose. On ne voit pas les, on ne voit pas les ouvriers.

Elle : C’est marrant parce que, voilà, la grue devient l’élément symbolique de…

Patrick : Ouais. Du travail ouais.

Elle : Du travail oui, avec toute la symbolique qu’il y a derrière.
(…)

Patrick : Et puis je travaille aussi sur d’autre sujets, hein ? Mais y’avait un chantier pas loin de chez moi, et un jour, en passant à vélo, j’ai vu… Y’a eu un moment où, sur le béton, y’avait une lumière un peu rosâtre comme ça, un peu rose – orangée, y’avait des arbres autour. Y’avait la matérialité du béton, des structures autour, des échafaudages. Y’a un peu tout ce qu’il faut pour faire un tableau ! Après jai commence à faire des photos, puis j’ai commence à en faire un premier, et puis après le truc s’est développé comme ça. Mais ça part toujours sur… Que ce soit pour les chantiers ou pour d’autres, d’autres thématiques que j’ai évoquées, ça part toujours d’une petite envie comme ça, le moment où je passé, comme ça.

Moi : Mais au début tu travaillais plus la structure que la lumière.

Patrick : Ah oui oui oui. Au début, dans mes premiers chantiers, on était plus dans le gris du béton, on était plus dans la matérialité du béton.

Moi : Et dans l’inachevé des figures.

Patrick : Oui, il y avait des tableaux inachevés, oui c’était plus dans… Y’avait des tableaux pas fini, en chantier eux aussi. Là on s’éloigne du chantier, du tableau en chantier sur le chantier. On est dans un état beaucoup plus fini mais avec des, des… comment dire ? Je focalise par moments sur différents éléments, voilà. Là j’ai beaucoup focalisé sur les toiles qui sont là, j’ai focalisé sur le rapport à la lumière. Puisque très vite, très vite quand on fait toujours plus ou moins, quand on traite plus ou moins le même sujet, chaque élément devient comment dire…
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http://www.patrick-bastardoz.com/

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Commentaires
C
Là où Alexis passe, les chonchons trépassent
Xelias
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