Strasbourg - OTAN : dans l'oeil du cyclone

Deux jours en zone orange : drôle d'ambiance d'oeil de cyclone. Des policiers partout, tellement partout que c'en est ridicule, absurde, effrayant. Avec ça un calme inquiétant, sans foule ni voiture, juste quelques passants et les badauds qui, comme moi, prennent des photos d'un peu tout. Ce week-end, l'attraction touristique de Strasbourg, c'est la police.

Tout commence vendredi matin. Je sors de chez moi : la police est au bout de la rue. Classique. Les télévisions sont là. Des pompiers désoeuvrés. Les autres habitants découvrent avec moi les camions, les gendarmes, les policiers, les crs répartis un peu partout. L'ambiance est calme, décontractée : ça discute, ça plaisante un peu.

La tension n'était pas absente : pas tant pour les émeutes que je n'ai vues qu'à la télévision comme tout le monde (courageux mais pas téméraire, je ne voulais pas me risquer d'être pris entre émeutiers et policiers avec un train à prendre samedi soir), mais pas certains échos : telle femme a assisté à des comportements assez désagréables de CRS et qui ne supporte pas de ne pas pouvoir circuler désagréablement, telle autre jeune fille qui, devant un grille assez impressionnante, lance aux policiers : "de quel côté on est libre ? de quel côté on est prisonnier ?" et autres phrases un peu provocatrices. Des airs de science-fiction : de Sommet de l'OTAN en Plan Vigipirate, d'expulsions énergiques aux émeutes en tout genre, il va falloir nous habituer on va s'habituer à vivre avec nos amis policiers et nos amies les barrières.

L'Avenue des Vosges est bloquée : le passage doit être libre entre Place de la République et le Palais de la Musique et des Congrès. Ici, les policiers sont moins aimables, plus nerveux : je veux prendre des photos mais je me fais vertement rappeler à l'ordre : "Circulez, il n'y a rien à prendre en photo, vous n'avez pas à stationner ici." J'essaie de lui dire que c'est tout le contraire, mais bon. Je circule...

Je termine mon petit tour du centre-ville, je prends quelques photos par-ci, pas-là.

Le soir, retour rue d'Austerlitz et à sa petite ambiance de quartier : les passants sont partis, on se retrouve entre habitants de la rue (et de l'immeuble !), on a pitié du restaurant d'en face et on s'y retrouve entre connaissances. Les pauvres gendarmes viennent acheter des knacks et des frites pour compenser les petits sandwiches sans goûts fournis par l'Alsacienne de Restauration. Après le repas, encore un petit tour autour de la cathédrale. On essaie d'entrer en zone rouge mais les policiers ne se laissent pas séduire facilement ! Tant pis, retour au bercail.