Pour mémoire (réflexions d'un ignorant)

Concert 1 : "Kammerenensemble Neue Musik Berlin"

Les trois premiers morceaux (Dusapin, Bedrossian, Philippe Hurel) étaient un peu "classiques" à mon goût, c'est-à-dire qu'ils faisaient un peu "caricature de musique contemporaine" dans l'agencement des notes, le dialogue des instruments, etc. Même s'il y avait de beaux moments de virtuosité : souvent le piano, et la flûte sur le "ritornello" de Philippe Hurel.

Ensuite il y a eu la "Berceuse et des poussières" du jeune Aurélien Dumont (né en 1980) : ce morceau a reçu le prix du Takefu International Music Festival en 2012 et ça peut se comprendre. Un vrai moment de grâce musicale : dès le début, on est dans un univers totalement différent des oeuvres précédentes (même si j'aurais beaucoup de mal à décrire cet univers) et quand soudain de la musique enregistrée (principalement des clochettes) se fait entendre et dialogue avec les instruments réels, on entre dans une atmosphère féérique, surnaturelle. Et le titre "Berceuse et des poussières" paraît très bien adapté.

Le concert s'est terminé avec "Hendeka" de Christophe Bertrand : là aussi, on est dans quelque chose de beaucoup plus mélodique, de moins mécanique et abstrait que les premiers morceaux. Tout en chromatiques descendantes, le morceau n'hésite pas à être dans le monodique (tous les instruments jouent la même note ensemble), ce qui done un effet saisissant, presque archaïque, en tout cas d'une grande présence.

Bien sûr, tous les morcaux de Christophe sont désormais colorés, aiguisés par sa disparition : c'est comme s'il continuait à nous parler de l'au-delà. Et ces gammes descendantes ont quelque chose de lugubre - mais il y a aussi de l'énergie, de la violence contenue.

Musica 2012 (1)

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