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Xelias
11 février 2008

Psycho, Gus Van Sandt, 1998

C'était par hasard je crois je suis tombé sur ce film à la télévision Psycho 1998 de Gus Van Sant un remake plan par plan du Psycho de Hitchcock mais en couleurs et à quelques détails près. D'abord je me suis dit chic je ne l'ai pas encore vu je suis curieux de voir ça et après quelques minutes je me suis dit ça y est je crois que j'ai compris. Ce que j'ai compris exactement j'aurais du mal à le dire ou alors je pourrai dire que ce film m'est un peu apparu comme un chaînon manquant. Pour comprendre quoi ? L'évolution du Van Sant de My Own Private Idaho et de Will Hunting au Van Sant des Jerry, Elephant et Last Days. Entre le Van Sant certes indépendant et original mais classique et le Van Sant à la recherche d'une image cinématographique résolument contemporaine il y a ce film limite ce remake fidèle d'un grand classique si fidèle que sa vision relève plus d'une expérience post-moderne expérimentale que d'un visionnage classique. Il joue avec l'image classique avec la naturalité trompeuse du cinéma naratif-représentatif-industriel qui n'est qu'un palimpseste un mince film transparent laissant apercevoir des dizaines d'autres films d'autres textes écrits réécrits réinterprétés par le film. Un des bonus du DVD de My Own Private Idaho je m'en souviens bien décodait un certain nombre de ces sous-textes les tragédies shakespeariennes les textes de Kerouac Burroughs et autres écrivains de la drogue et de la route et cette profondeur du film signait signalait scellait sa qualité. Pour faire un bon film pour écrire un bon livre il faudrait donc s'inscrire dans une tradition s'enrichir d'une culture ou plutôt de la culture officielle ou underground finalement c'est un peu pareil tant qu'on puisse en écrire des articles et ajouter des bonus aux DVD. C'est un système clos un système étouffant et Psycho 1998 c'est un peu comme si Van Sant avait voulu aller jusqu'au bout de cet étouffement le pousser jusque dans ses retranchement ses contradictions ses apories et au bout de cette impasse il y a l'ouverture vers un ailleurs vers un autre cinéma. Cette ouverture dans Psycho elle est présente par les deux plus grands écarts au storyboard de Psycho 1966 ces étonnants plans de ciel insérés au milieu de la scène de la douche et du meurtre du détective privé ces plans de ciel énigmatiques symboliques peut-être et que dans tous les cas l'on retrouve dans Gerry et surtout dans Elephant - sorte de nature à la fois menaçante et indifférente aux petits drames humains qui se jouent sur la surface. Bon ma démonstration a besoin d'une béquille il faut faire une petite entorse à la chronologie Looking for Forrester a été réalisé après Psycho mais ça ne veut pas dire grand chose je pense l'évolution était là elle ne s'est concrétisée qu'au film suivant. C'est-à-dire qu'on vient d'un cinéma découpé structuré construit comme l'enseignent tous les manuels de scénarios et chargé de belles références culturelles comme il en faut, on aboutit à un cinéma sensoriel hypnotique détaché un cinéma qui face à un sujet aussi social que Elephant en donne une vision métaphysique sans explication ni jugement ni psychologie. Il n'y a plus de profondeur la profondeur n'était qu'une illusion qu'un exercice de style il y a la surface de l'image et du son. Il y a toujours le réel il n'a pas disparu mais c'est en changeant le dispositif de captation en le débarrassant des vieux tics du XXè siècle que Van Sant a essayé de le retrouver et d'en donner une vision propre au XXIè.
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Xelias
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