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Xelias
21 août 2007

Paranoïa Agent 11-12-13 la fin : du n'importe quoi ? du réchauffé ? ou du grandiose ?

La fin me pose problème : elle est certes complexe, cohérente, pleine de significations - mais à la limite de l'invraisemblable. Ou plutôt, elle dépasse tellement le vraisemblable, et si brutalement, que j'ai du mal à tout accepter en même temps. Et surtout, cette fin rappelle très fortement les autres fins de Satoshi Kon, je pense en particulier à celle de Paprika où, de manière assez similaire, le monde imaginaire déborde sur le monde réel tantôt à la manière d'un tsunami, tantôt à la manière d'une armée de jouets et d'une créature énorme qui détruit tout sur son passage. Les dégâts sont immenses et dans les deux cas, il faut plusieurs années pour que Tokyo se reconstruise. (Ce genre de fin, et ce genre de monstre, est assez fréquent dans les mangas : Evangelion, Nausicaa de Myasaki - faut-il remonter à Godzilla pour évoquer une peur/fascination pour ces créatures hybrides d'un autre temps ? D'où est-ce que cela vient ? D'une incarnation du traumatisme de la bombe atomique ? ou des tsunamis et des tremblement de terre avec lequels ils ont dû apprendre à vivre ? Ma faible connaissance de la civilisation japonaise ne me permetspas d'y répondre. Chez Satoshi Kon, il s'agit d'une invasion du réel par des créatures sorties de l'imaginaire. Dans le film de Myasaki, il s'agit de sortes de "Golem" ancestraux. Dans Evangelion, ce sont des robots mais qui sont presque organiquement liés à leur pilote.) La vraisemblance. Jusqu'à présent, la série jouait beaucoup sur la différence entre le monde réel et le monde imaginaire et elle n'hésitait pas pas à entrer à l'intérieur du monde imaginaire des personnages - comme avec le double Harumi/Maria, ou comme l'épisode "Le Guerrier Saint" où on entrait avec le commissaire dans le monde de jeu vidéo du jeune agresseur. C'était trouble mais on arrivait encore à faire la part des choses entre le événement "réels" et leur interprétation imaginaire. A partir de l'épisode 11, c'est impossible. On est passé de l'autre côté de la barrière, le réel et l'imaginaire ne font plus qu'un. La vraisemblance est une notion complexe, elle se base avant tout sur une sorte d'accord tacite entre la fiction et le spectateur (ou le lecteur). Dans un manga comme Dragon Ball Z, personne ne s'étonne des pouvoirs magiques, de la manière dont les combats sont menés, de la hauteur des sauts dont les personnages sont capables : tout cela reste vraisemblable à l'intérieur du "monde" que présuppose le manga. En revanche, des scènes de combat similaires sont tout bonnement impossible dans un "monde" réaliste comme celui de Monster, par exemple et pour ne citer que des mangas. Or, tout le problème des trois dernier épisodes de Paranoïa Agent, c'est que nous ne sommes plus dans le même "monde" que dans les premiers. Comme si tout ce que nous avons vus, tout ces mélanges temporaires entre la réel et l'imaginaire était là pour nous préparer à cette fin. Et que voit-on ? Shonen Bat a perdu presque toute apparence humaine, il grossit à vue d'oeil, garde sa silhouette générale mais ses yeux rougeoient et son visage est déformé. On retrouve le jeune inspecteur dans un drôle d'accoutrement de guerrier qui saute d'immeuble en immeuble et combat Shonen Bat dans une chorégraphie, pour le coup, digne des mangas à la Dragon Ball (il s'en sort mais ne le bat pas). Et le commissaire, tout à son regret du temps où il y avait encore des valeurs et où on savait distinguer le bien du mal, passe dans ce monde d'avant qui, visuellement, se traduit par une animation rudimentaire (mais très jolie) : dans la réalité, se trouve-t-il dans une rue contemporaine mais son délire lui fait voir ses rues d'antant ? Ou rêve-t-il ? Où se trouve-t-il véritablement dans un monde parallèle ? Impossible à déterminer, je crois, pas plus que pour savoir si l'accoutrement de l'inspecteur et réel ou imaginaire. La réalité obéit désormais à la logique du rêve et il faut l'accepter, bon gré mal gré, si on veut suivre la conclusion de l'intrigue. L'inspecteur et le commissaire, chacun de son côté, découvrent des éléments importants dans la compréhension de Shonen Bat. Son origine est à chercher dans l'enfance de Sagi, la créatrice de Maromi. Maromi est un chien (jusque là, j'avais écrit : "créature rose" : mes excuses à la gente canine...) inspiré du véritable chien que Sagi avait dans son enfance. Ce premier Maromi est mort écrasé par une voiture parce que elle aurait lâché sa laisse à cause d'un garçon en roller qui l'aurait agressé... Mais ce tout premier Shonen Bat était une invention de Sagi : c'était elle qui avait lâché la laissé du chien par mégarde et, pour ne pas se faire disputer par son père, elle avait inventé cette histoire d'agression... Pour supprimer Shonen Bat du monde réel, il faut que Sagi reconnaisse enfin qu'il n'a jamais existé. Mais Maromi - la créature rose qu'elle porte toujours avec elle et qui lui parle - ne cesse de lui dire de nier la réalité (parce que reconnaître que Shonen Bat est une invention consisterait à reconnaître que c'est elle qui a lâché la laisse et qui est responsable de sa mort). Vient alors le moment qui est à la fois le climax de la série et celui qui est le plus difficile à accepter : Shonen Bat devient une créature énorme mais Maromi grossit et prend une taille similaire et les deux créatures nées de l'imagination de Sagi se battent dans la rue, entre deux immeubles. Shonen Bat se transforme alors une gigantesque coulée de boue qui envahit toute la ville, les trains, les métro, les immeubles, tout Tokyo semble sur le point de disparaître, et les habitants engloutis. C'est seulement quand Sagi se remémorera la scène et interviendra, en tant qu'adulte, pour dire à la Sagi enfant d'accepter sa responsabilité dans la mort du chien, que le fleuve de boue disparaît - et que d'ailleurs, dans le même temps, disparaît toute trace de la poupée Maromi (plus de poupée ni de ballons, les dessins de Maromi disparaissent des tee-shirt, etc.) Pouvait-il y avoir une autre fin que celle-là ? Je ne sais pas. Après tout, c'est cohérent dans le "message général" de la série et c'était préparé par tous les épisodes précédents. Mais c'est aussi un schéma que l'on retrouve ailleurs et qui a pu faire dire dans certains commentaires que Satoshi Kon réalisait toujours le même film... Je ne sais pas si c'est toujours le même film et la différence de format (entre un long métrage et une série animée) change déjà beaucoup de choses. On peut dire qu'il explore le même thème - de même que l'on retrouve beaucoup d'éléments similaires d'un film à l'autre dans les oeuvres de Myasaki. Donc restons-en là et cherchons plutôt le positif et le créatif.
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Commentaires
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Merci pour tes remarques et pour ton long commentaire, et bravo pour ton courage ! Pour la toute fin de la série, je ne m'en souviens plus, il faudra que je la revoie.<br /> <br /> Ce que je sais, c'est que le rapprochement entre le jeune inspecteur et le vieux sage/fou, le passage de relais de l'un à l'autre a été préparé depuis longtemps. Dans l'épisode MHZ, on voit le visage du vieux se refléter dans un miroir et le visage du jeune apparaître "en transparence" et le jeune inspecteur a un très long rêve où le vieux apparaît un magicien qui lui révèle les deux propriétés de Shonene Bat (démultiplication et passage à travers les murs).<br /> <br /> Quant à la signification de tout ça, c'est encore à explorer...
R
La fin est en faite à mon sens toute à fait logique ou du moins est dans la continuité de la série. Le réel laisse place à l'imaginaire tous bonnement parce que les personnages (les deux inspecteurs) se laisse débordée par celle-ci. Leurs pensées (ce que tu appelle l'imaginaire) reforment leurs perceptions de la réalité, les personnages sont de plus en plus tourmentés par une réalité qui échappe à leurs contrôle et qu'ils sont obligés de subir (ils se sont fait tous d'eux virées de leurs travaille le jeune est hanté par cette affaire, le chef doit aligner les heures de travail pour subvenir au besoin de sa femme mourante..)ils sont envahies par la paranoïa.La paranoïa de ces protagoniste Satoshi Kon nous la transmet à travers des images d'un monde torturées, alliage d'imaginaire et de réel qui finalement est en conflit entre les deux effet de la paranoïa: le réconfort et la torture. La fin pars donc dans l'imaginaire et même dans le fantastique pur car il y a une espèce de paranoïa collective ,les tourments de Sagi et ceux des deux inspecteurs se mélangent pour finalement ne faire qu'un seul et unique monde très contradictoire le monstre devient une double entité il est le vide qui destructure le monde (destruction de tokyo) mais est aussi protecteur de Sagi.<br /> En ce sens je trouve les trois derniers épisodes grandioses, je trouve la fin parfaitement cohérente avec le reste de la série (je préfère les fins prévisible que les chute de dernier épisode qui te balancerai que finalement ShonenBat était le frère de Maromi et qu'il y est un vieux flash back qui nous raconte que ShonenBat frappe les gens parce que quand il était petit il s'est fait tuée à coup de batte et qu'il veut se venger(bon j'exagère un peu mais vous devez comprendre de quoi je parle)). J'admire sa conclusion assez pessimiste voir fataliste avec cette peluche de chat qui finalement remplace Maromi qui révèle que la vie est une spirale infinie de tension, de stress,de préssion de malheur et qu'il faut s'y résoudre voir s'y soumettre quand on vois que le chef qui garde son poste minable dans les chantier et qu'il y est quand même heureux on s'approche de cette vision fataliste, pareillement pour le journaliste qui à repris son métier comme si de rien était...<br /> Je m'égare en faite je suis venue sur se forum pas du tous pour répondre à ce résumé qui je trouve est vraiment parfait. Mais parce que je ne comprend pas la toutes fin du dernier épisodes, finalement le jeune inspecteur est devenue le personnage du sage jusqu'à là très bien ce que je ne comprend pas c'est qu'il relève la tête en sursaut et que là on ne voie même pas ce qui la vue et que sa se finie.Voilà si quelqu'un pourrait me donnait le sens de cette réaction j'en serai ravie
Xelias
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