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Xelias
19 décembre 2007

La pensée Queer pour les nuls...

butlerÇa y est, j'ai trouvé ! En surfant ici ou là, je suis tombé sur un site qui expliquait de manière remarquablement claire et concise les grands principes de la pensée de Judith Butler et de la théorie Queer. Je me suis dépêché de traduire la page du mieux que je pouvais, en mettant entre parenthèse certains termes anglais assez difficilement traduisibles. Pour plus d'informations : http://www.theory.org.uk/ctr-butl.htm Judith Butler (1956-) est professeur de Littérature Comparée et de Rhétorique à l'Université de Californie, Berkeley, et elles est également connue comme théoricienne sur les questions de pouvoir, de genre, de sexualité et d'identité. Dans son livre qui a eu le plus d'influence, "Troubles dans le genre" (Gender Trouble, 1990), Butler avance que le féminisme a fait une erreur en essayant d'affirmer que "les femmes" étaient un groupe aux intérêts communs et aux caractéristiques communes. Cette approche, selon Butler, entraîne "une réglementation non voulue et une réification des relations entre les genres", renforçant une vue binaire des relations entre les genres dans lesquelles les êtres humains sont divisés en deux groupes bien séparés, les femmes et les hommes. Par conséquent, plutôt que d'ouvrir les possibilités pour une personne de former et de choisir sa propre identité individuelle, le féminisme a refermé ces options. Butler note que les féministes rejetaient l'idée de la biologie comme destin, mais ont ensuite développé une vision de la culture patriarcale qui affirmait que les genres masculins et féminins se construisaient nécessairement, par la culture, sur des corps "mâles" et "femelles", rendant ce destin tout aussi irrémédiable. Cette argumentation ne laisse aucune place pour le choix, la différence ou la résistance. Butler préfère "ces théories historiques et anthropologiques qui comprennent le genre comme une relation entre des sujets constitués socialement dans des contextes spécifiques". En d'autres termes, plutôt que d'être un attribut fixe d'une personne, le genre devrait être vu comme une variable qui se déplace et change selon les contextes et selon les époques. Le simple fait que les femmes et les hommes peuvent dire qu'ils se sentent plus ou moins "comme une femme" ou "comme un homme" montre, comme le souligne Butler, que "l'expérience d'une identité culturelle de genre est considérée comme le résultat d'un processus." Le sexe (mâle ou femelle) est supposé être la cause du genre (masculin, féminin), qui est supposé être la cause du désir (envers l'autre genre). C'est vu comme une sorte de continuum. L'approche de Butler, inspirée en partie par celle de Foucault, consiste en gros à casser ces liens supposés, de telle manière que le genre et le désir soient flexibles, et non pas "causés" par d'autres facteurs stables. Butler dit : "Il n'y a pas d'identité de genre derrière les expressions de genre, l'identité est constituée de manière performative par les "expressions" qui sont considérées comme être ses résultats." En d'autres termes, le genre est performatif ("is a performance"), il est "ce que vous faites" à des moments particuliers, plutôt qu'un universel "ce que vous êtes". Butler suggère que certaines configurations culturelles de genre ont développé une mainmise hégémonique (c'est-à-dire ont fini par paraître naturelles dans notre culture telle qu'elle est actuellement) mais, suggère-t-elle, il n'y a aucune raison pour que cela reste ainsi. Plutôt que de proposer une vision utopique, dont nous ne pouvons avoir aucune idée dans l'état actuel des choses, Buteler appelle pour une action subversive dans le présent : "le trouble dans le genre", la mobilisation, la confusion subversive et la prolifération des genres, et par conséquent de l'identité. Butler avance que nous jouons tous de toute manière un le jeu d'un genre ("we all put on a gender performance"), qu'il soit traditionnel ou non. Ainsi la question n'est pas de jouer un genre ou non, mais de savoir quelle forme ce jeu va prendre. En choisissant d'être différent, nous pouvons œuvrer à changer les normes de genre et les compréhensions binaires de la masculinité et de la féminité. Cette idée d'une identité flottante, n'étant pas connectée à une "essence" mais étant plutôt un jeu ("a performance"), est l'une des idées clés de la théorie queer. Vues de cette manière, nos identités, genrées ou non, n'expriment pas quelque "noyau" authentique intérieur mais sont l'effet théâtral ("dramatic") (plutôt que la cause) de nos jeux. David Halperin a dit : "C'est une identité sans essence." Ce n'est pas (nécessairement) juste une conception de la sexualité ou du genre. La théorie queer suggère également que les confins de n'importe quelle identité peuvent potentiellement être réinventée par son possesseur.
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Commentaires
X
ouuuuups, j'avais pas vu le petit smiley :(
B
c'était de l'humour
X
Drôle de commentaire au bas d'un texte sur la pensée de Judith Butler... Je suis peut-être d'accord avec toi pour la portée générale de ta pensée (encore faudrait-il nuancer : la vulgarité a-t-elle envahie Internet ? ou ne lui est-elle pas en quelque sorte consubstantielle ?), mais je ne suis pas sûr que ce soit très pertinent pour mon blog en particulier. Quant aux Martines, je trouve ça plutôt drôle...
B
"martine doigte un piaf", "martine doigte un lapin", "martine se fait entretenir comme une pute"...décidement la vulgarité à envahie l'internet..<br /> :)
Xelias
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