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Xelias
8 février 2009

La butte du chapeau rouge

Je ne me suis rendu compte que j'avais oublié les clés qu'une fois de retour, en plongeant les mains dans les poches vides. L'amie qui me logeait ne revenait que dans une heure au moins et je n'avais absolument rien sur moi. Ni ordinateur, ni livre, ni carnet - à peine quelques pièces de monnaie. Je me suis donc dirigé vers le café ouvert le plus proche - un bar PMU où je m'étais déjà rendu le matin pour y travailler un peu. Il y avait eu un peu de monde, tout le monde se dépêchant de remplir et déposer sa grille de turf avant midi. C'était visiblement un vrai bar de quartier où se retrouvaient les vieux arabes du coin et d'autres petits vieux tout courts.  Un vieil homme s'était amusé à faire enrager une dame avec son chien en lui donnant des ordres et j'avais été incapable de savoir si la dame était vraiment fâchée ou faisait semblant.

Ce soir-là le bar était quasiment désert. Le patron avait laissé sa place à une jolie serveuse. Au comptoir, un jeune homme et un autre plus âgé attendaient les résultats d'une course. Pour patienter, je demandai s'ils avaient des journaux mais je dus me contenter des restes d'un quotidien de hier. C'est ainsi que, pour la première fois de ma vie, je lus les pages sportive d'un journal. Une fois tous les articles lus et relus, j'ai payé mon Coca et je suis allé me promener.

Au bout d'une petite rue dans ce coin du 19è arrondissement se trouve le parc de la Butte du Chapeau Rouge. Construit en 1939 à la place des Remparts Thiers, il offre une vue imprenable sur l'est parisien - selon la notice. Car la nuit était tombée. Le périphérique bondé déployait à mes pieds son double ruban rouge et blanc. Sur ma droite dominait la silhouette imposante et futuriste de l'hôpital Robert Debré. La lune presque pleine répandait sa lueur fantastique aux immeubles de banlieue qui s'étendaient au-delà. Le parc était fermé. Juste à côté, à la faible lueur des réverbères, des gamins jouaient au foot dans un terrain grillagé.

Puis je suis remonté vers la rue Mouzaïa, j'ai allumé une cigarette et mon amie a fini par arriver. Avec ses clés.

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Xelias
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